La professeure Carolina Bottari, chercheuse au Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain (CRIR) et membre de l’IURDPM, a reçu le Brightwater Award for Best Interdisciplinary Presentation lors de la 7ᵉ Pacific Rim Conference on Neuropsychology, tenue à Brisbane (Australie) du 2 au 5 juillet 2025.
Cette conférence, coorganisée par la International Neuropsychological Society (INS), l’Australasian Society for the Study of Brain Impairment (ASSBI) et le College of Clinical Neuropsychologists (CCN) de la Société australienne de psychologie, est l’un des principaux rassemblements mondiaux consacrés à la santé cérébrale et à l’interdisciplinarité. L’édition 2025, sous le thème Brain Health and Intersectionality, a mis en lumière les approches innovantes qui relient recherche, pratique clinique et enjeux sociétaux.
Le jury a salué la démarche intégrée et participative du projet présenté par Carolina Bottari : la création d’un écosystème de soutien aux femmes victimes de violence conjugale (VC) à risque d’avoir subi un traumatisme craniocérébral (TCC).
Lancement du projet pilote d'écosystème pour soutenir les femmes du grand Montréal
Depuis 2024, l’équipe de la professeure Bottari œuvre à la co-création d’un écosystème sur le territoire du grand Montréal, en partenariat avec l’Alliance MH2, un regroupement provincial de 38 maisons d’hébergement de 2ᵉ étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale.
Ce projet d’innovation sociale vise à réduire les vulnérabilités et inégalités sociales en santé en améliorant la détection, la prise en charge et le suivi des femmes présentant un risque de TCC lié à la violence conjugale (VC).
Naissance du projet d’écosystème
Grâce à un premier financement de Société inclusive accompagné de bourses Mitacs, plus de 60 partenaires issus des milieux communautaire, socio-judiciaire et santé-réadaptation ont partagé leurs expertises lors d’une journée d’échanges croisés en novembre 2024, puis créer collectivement la feuille de route pour un écosystème de services intersectoriels destiné à soutenir les femmes victimes de VC ayant subi un TCC.
Un écosystème en développement
Cette fois grâce à un financement du ministère de l’Innovation, de l’Économie et de l’Énergie, le projet passe à l’étape de la mise en œuvre de l’écosystème. Aux partenaires de la première heure sont venus s’ajouter de nouveaux acteurs, et le développement de l’écosystème s’appuie désormais sur réseau élargi. Parmi eux : la DPJ, le CAVAC, le SPVM, Juripop, les programmes de traumatologie et de réadaptation (CIUSSS du Centre-Sud-de-l 'Île-de-Montréal, Centre-Ouest-de-l 'Île-de-Montréal, CIUSSS de l'Est-de-l 'Île-de-Montréal, Centre-Est-de-l 'Île-de-Montréal, Centre universitaire de santé McGill), des services sociaux institutionnels et plusieurs maisons d’hébergement.
Déjà, dix maisons du grand Montréal ont amorcé le dépistage des TCC, tandis que sept femmes ont partagé leurs parcours pour guider l’adaptation des services.
Co-construire un réseau pour renforcer le soutien offert aux femmes
Sous la direction de Carolina Bottari, l’équipe de recherche et ses partenaires structurent un modèle d’écosystème de services dans le grand Montréal fondé sur :
- la collaboration et co-création intersectorielle ;
- le croisement d'expertises et le partage de formations ;
- la mise en place de services intégrés et accessibles parmi l’ensemble des acteurs et actrices clés œuvrant auprès de la population des femmes victimes de violence conjugale à risque d'avoir subi un TCC
Vers un écosystème à l’échelle de la province du Québec
En parallèle, grâce au Fonds canadien de recherche sur le cerveau (FCRC), une entente novatrice entre le Gouvernement du Canada (par l’intermédiaire de Santé Canada) et la Fondation Brain Canada, l’équipe franchit aussi les premières étapes de l’écosystème à l’échelle provinciale. Depuis juin, elle accompagne le déploiement de protocoles de dépistage et de post-dépistage des TCC dans plus de 25 maisons d’hébergement à travers la province. En documentant ensuite l’incidence des TCC et les besoins des femmes concernées, ce projet permettra de mieux comprendre et faire connaître la problématique des TCC en contexte de VC.
Équipe intersectorielle
- Professeure Dominique Bernier (Sciences juridiques, UQAM) – co-chercheuse
- Professeure Marie-Marthe Cousineau (École de criminologie, Université de Montréal) – co-chercheuse
- Professeure Laurence Roy (École de réadaptation, Université de Montréal) – co-chercheuse
- Hayfa Ben Miloud, coordonnatrice du volet Intervention, recherche et formation (Alliance MH2) – partenaire communautaire principal