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Emna Fakhfakh primée (Prix Louise-Dandurand) pour un article qui montre comment le théâtre favorise l’inclusion des personnes aphasiques

Prix Louise-Dandurand

Le Fonds de recherche du Québec a décerné à Emna Fakhfakh, doctorante en sciences de l’orthophonie et de l’audiologie (UdeM), le Prix Louise-Dandurand pour sa publication « Le théâtre comme voie vers l’inclusion » (revue DIRE). Son article met en lumière les retombées du Théâtre Aphasique, un organisme communautaire québécois fondé en 1995, sur la participation sociale et le bien-être de personnes vivant avec une aphasie — un trouble de la communication souvent post-AVC qui touche environ 6000 Québécois et leurs proches chaque année. Le message est simple et puissant : des milieux communautaires inclusifs, outillés et adaptés, peuvent briser l’isolement et soutenir la réadaptation.

Emna Fakhfakh primée (Prix Louise-Dandurand) pour un article qui montre comment le théâtre favorise l’inclusion des personnes aphasiques
Emna Fakhfakh primée (Prix Louise-Dandurand) pour un article qui montre comment le théâtre favorise l’inclusion des personnes aphasiques

Points saillants

  • Le prix : Prix Louise-Dandurand (FRQ) — juillet 2025 — remis à Emna Fakhfakh pour un article de vulgarisation scientifique rigoureux et accessible, publié dans DIRE.

  • Le cœur de la découverte : Le Théâtre Aphasique (Montréal) constitue un milieu communautaire exemplaire où des pratiques inclusives (adaptation des activités, rôles théâtraux pensés selon les capacités, posture bienveillante et formée à l’aphasie) réduisent la peur d’être jugé, favorisent des liens significatifs et renforcent la confiance.

  • Pourquoi c’est important : Les services d’orthophonie sont limités dans le temps; après l’hôpital, beaucoup de personnes restent avec des séquelles et s’isolent. Les milieux comme le Théâtre Aphasique prolongent la réadaptation en conditions réelles, soutiennent la communication fonctionnelle, et améliorent la participation sociale.

  • Impact sociétal : L’article illustre un modèle reproductible pour d’autres organismes (arts, sport, loisirs) souhaitant devenir plus inclusifs face aux troubles de la communication.

Aphasie (en bref)

Trouble du langage (expression et/ou compréhension) après lésion cérébrale, souvent post-AVC.
Elle impacte la conversation, la lecture/écriture et la vie sociale.
Indices : difficulté à trouver les mots, phrases incomplètes, compréhension ralentie.
Réadaptation : orthophonie, stratégies de communication, et — c’est la clé ici — milieux inclusifs pour pratiquer « en vrai ».

Ce que montre l’article (DIRE) en bref

L’aphasie, c’est quoi ?

Trouble du langage dû à une lésion cérébrale (souvent un AVC) qui affecte l’expression et/ou la compréhension à l’oral et à l’écrit. Les personnes touchées peuvent avoir du mal à trouver les mots, à suivre ou lire une conversation ou un texte, et vivent fréquemment des défis cognitifs concomitants (p. ex. mémoire).

Le défi après la réadaptation formelle

À la fin des services, la récupération reste souvent incomplète; la peur d’être jugé et la perte de confiance entraînent évitement social (réunions familiales, appels, sorties), isolement et symptômes dépressifs.

Le Théâtre Aphasique en bref

  • Pratiques inclusives : adaptation fine des ateliers (impro, jeu physique, lecture/écriture dramatiques, jeu caméra), rôles préparés selon les capacités de chacun·e;

  • Compétences du personnel : formation à l’aphasie et écoute bienveillante (attention aux émotions, soutien continu);

  • Communauté d’appartenance : on se reconnaît dans l’expérience commune, on tisse des amitiés, on ose parler davantage;

  • Effets concrets : confiance accrue, stratégies de communication enrichies (y compris non verbales), plaisir d’apprendre, fierté partagée avec les proches lors des spectacles.

« Ce prix me touche particulièrement, car il reconnaît non seulement la pertinence sociale de cette recherche, mais aussi l’importance de publier en français pour rendre la science plus accessible, inclusive et utile à la société. »

— Emna Fakhfakh, doctorante en sciences de l’orthophonie et de l’audiologie, Université de Montréal, IURDPM-CRIR